Transition en décalage : quand le Gabon avance, la Guinée piétine

Transition en décalage : quand le Gabon avance, la Guinée piétine

Alors qu’au Gabon, le général Oligui Nguema a tenu sa promesse en organisant une élection présidentielle moins de deux ans après sa prise de pouvoir, la Guinée continue de s’enliser dans une transition sans perspective claire. Quatre ans après le coup d’État du général Mamadi Doumbouya, le pays n’a toujours pas de nouvelle Constitution.

La comparaison entre les deux transitions militaires met en lumière des contrastes frappants. Au Gabon, le retour à l’ordre constitutionnel a été amorcé, même si le président de la transition s’est finalement porté candidat. En Guinée, malgré une situation sécuritaire stable qui aurait pu faciliter un processus électoral, les autorités semblent traîner les pieds.

Des annonces ont été faites, notamment l’organisation d’un référendum pour septembre 2025 et le lancement du recensement électoral. Pourtant, sur le terrain, les résultats peinent à suivre. À Sonfonia, par exemple, seuls 15 kits d’enrôlement ont été livrés sur les 119 attendus. À l’échelle nationale, seulement 6 000 kits ont été réceptionnés, un chiffre bien en deçà des besoins.

Le manque de moyens techniques, ajouté à une absence apparente de volonté politique, fait planer le doute sur la capacité des autorités de transition à respecter les engagements pris. À ce rythme, l’hypothèse d’un retour à l’ordre constitutionnel en 2025 semble de plus en plus incertaine.