Le gouvernement militaire de Guinée dissout des dizaines de partis politiques en l'absence d'une date d'élection

Le gouvernement militaire de Guinée dissout des dizaines de partis politiques en l'absence d'une date d'élection

À Conakry, les autorités guinéennes ont dissous de nombreux partis politiques et placé deux grands partis d'opposition sous surveillance, tandis que le gouvernement de transition n’a pas encore fixé de date pour les élections.

La Guinée, pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par un régime militaire depuis le renversement du président Alpha Condé en 2021, subit des pressions pour un retour au régime civil, avec des élections prévues pour 2025. Le ministère de l'Administration du Territoire et de la Décentralisation a récemment dissous 53 partis politiques et annoncé que 54 autres seraient surveillés pendant trois mois, à la suite d'une évaluation lancée en juin pour « assainir le paysage politique ».

Conformément à cette mesure, les 67 partis sous observation devront corriger certaines irrégularités signalées dans le rapport d’évaluation. Parmi eux figurent le Rassemblement du Peuple de Guinée, parti de l'ancien président Condé, et l'Union des Forces Démocratiques de Guinée. Ils sont notamment tenus de remédier à des délais de congrès non respectés et de fournir des relevés bancaires manquants.

La Guinée rejoint une liste croissante de pays d'Afrique de l'Ouest, comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, où le régime militaire a retardé le retour à un gouvernement civil. Cette année, la junte au pouvoir au Burkina Faso a prolongé la période de transition de cinq ans.

Le colonel Mamady Doumbouya, leader militaire de la Guinée, a pris le pouvoir il y a trois ans, invoquant la nécessité de stabiliser le pays et accusant le précédent gouvernement de promesses non tenues. Cependant, ses détracteurs estiment que son administration peine à se distinguer des régimes précédents. En février, Doumbouya a dissous le gouvernement sans explication, promettant une nouvelle formation.

Doumbouya a également exprimé sa résistance aux influences extérieures sur la gouvernance africaine, déclarant que les Africains sont « fatigués des étiquettes que l’on veut nous imposer ».